Carlos Ruiz Zafón dans « L’Ombre du vent »

Article : Carlos Ruiz Zafón dans « L’Ombre du vent »
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27 juin 2020

Carlos Ruiz Zafón dans « L’Ombre du vent »

Carlos Ruiz Zafón nous présente un récit se déroulant dans les années 1940 à Barcelone. Le personnage principal, Daniel Sempere, est également le narrateur. Sa genitrice ayant disparu durant la guerre civile espagnole (1936-1939), il ne vit qu’avec son père, un modeste libraire. Ce-dernier va l’initier à un rituel observé de génération en génération, en le conduisant dans un lieu aussi secret qu’étrange : le Cimetière des Livres oubliés.

Il s’agit d’une bibliothèque au sein de laquelle reposent des centaines de milliers de livres. Daniel ne pourra en sauver qu’un. C’est L’Ombre du vent de Julian Caraxqui aura finalement sa faveur. Et ce livre va bouleverser à jamais son existence.

Fasciné par le contenu de ce livre, Daniel alimente de la curiosité à l’égard de Julian Carax. Qui est-il ? A-t-il publié d’autres ouvrages ? Ce qu’il ignore, c’est le fait que Julian Carax, que tout le monde – ou presque – croit décédé, avait décidé, des années plutôt, de détruire l’entièreté de sa production littéraire.  Daniel est donc en possession du livre-survivant.

Démarre ainsi un périlleux voyage dans la ville de Barcelone, au cours duquel il decouvrira les angoissants secrets autour de la vie et de la fausse mort du mystérieux Julian Carax. Dans sa série d’investigations, il est épaulé par Fermin Romero De Torres, et contrecarré par le détestable inspecteur Javier Fumero.

Les points marquants de l’œuvre Carlos Ruiz Zafón

Ce roman n’est que littérature, à travers son intrigue et ses déclinaisons.  Les livres qui traitent de lecture, revêtent une saveur singulière. On y trouve toujours de savoureuses lignes philosophiques sur le sens et les effets des lettres pour l’âme. D’ailleurs, il n’est pas interdit de penser que, la relation entre Daniel et L’Ombre du vent, est une métaphore par laquelle l’auteur nous démontre la puissance que peut véhiculer un livre dans la trajectoire d’un humain.

Par ailleurs, Carlos Ruiz Zafón construit des sous-histoires qu’il laisse s’épanouir, mais jamais sans faire de l’ombre à la trame principale. M. Sempere, le père de Daniel, qui ne s’est jamais complètement remis de l’absence de son épouse, essaie d’être à la hauteur des attentes de son fils. Fermin Romero De Torres, un ancien espion que la guerre civile a ravalé au rang d’homme sans domicile fixe, devient une figure paternelle pour Daniel. Javier Fumero, frustré par sa condition sociale originelle, se pose comme un monstrueux pion du régime autoritaire.

Les facettes de ces multiples personnages contribuent à saisir progressivement la trame principale. L’auteur dirige le lecteur dans ce palpitant récit, avec une plume de qualité et un évident sens du détail.

Dans mon exigu parcours de lecteur, je ne me souviens pas avoir rencontré un personnage aussi divertissant que Fermin Romero De Torres. Il ne se contente pas d’être comique ; il est comique en faisant usage d’une remarquable élégance verbale, et d’une enviable profondeur spirituelle. Cet alliage fait de Fermin Romero De Torres un mémorable personnage. Infiniment plus que tous les personnages réunis.

Vous n’avez pas encore lu ce roman ? Rien ne presse. Cependant, pensez-y.

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